Lorsqu’il s’agit de faire ce que nous aimons, combien de fois devons-nous nous entendre dire « Je le ferai quand… » ou « J’aimerais avoir du temps pour ça » avant de faire ce qui nous apporte de la joie ? Ou est-ce qu’on y arrive tout court ?

Dans la vie trépidante que nous menons, être dans l’ici et maintenant est souvent un défi. De temps en temps, je me souviens de m’arrêter et de prendre une respiration complète, permettant à mon environnement de se révéler tel qu’il est. Cet état momentané de non-jugement engendre un espace paisible qui imprègne les pensées et les activités qui suivent.

D’autres fois, dans ce tourbillon, je parviens à m’immerger dans des moments qui captivent mon esprit et mon cœur : être totalement présente et vivante.

En tant que conceptrice d’éclairage architectural, il me vient souvent à l’esprit que la lumière s’apparente à la façon dont nous illuminons notre vie. La lumière façonne l’espace, contrôle l’atmosphère et focalise l’attention.

La lumière fait partie intégrante de la façon dont nous voyons et, surtout, de la façon dont nous percevons notre monde. L’obscurité est bien plus que l’absence de lumière : c’est un univers entier de formes cachées. Lorsque la lumière émerge, elle fait naître une forme de cette obscurité, qui a un sens par rapport à sa toile de fond.

Symboliquement, de même que l’éclairage doit être organisé de manière réfléchie pour être efficace et utile, le fait d’éclairer notre propre vie permet de mettre de l’ordre et de nous éclairer. Il est essentiel de connaître nos propres points forts et nos points faibles : L’illumination, comme l’éveillement, nous permet de créer une vie artistique et passionnée.

Saisir l’essence de la passion pour la vie est un manifeste convaincant de Dave Culiner :

AimeCetteVie…

c’est célébrer l’instant présent

et que nous ne sommes pas garantis ou redevables d’un autre jour

et comme c’est cool que ce qu’on cache

peut en fait être le carburant de notre gloire

et que ce n’est pas si mal d’avoir tort

AimeCetteVie…

c’est accueillir le tournant aveugle

et la possibilité

qu’il n’y a pas de coïncidence

et que l’empathie est incroyablement sexy

et qu’il n’est jamais trop tard

de prendre une guitare ou un pinceau

ou pour faire un amendement ou pour se faire un nouvel ami

AimeCetteVie…

pourrait être de raviver une flamme passée

ou d’en allumer une nouvelle

ou la transformation d’un rêveur en un faiseur

ou savourer la caresse d’un amour disparu depuis longtemps

AimeCetteVie…

signifie ce que vous voulez que cela signifie

parce que

AimeCetteVie…

est une célébration de vous et de votre chemin

AimeCetteVie…

parce que ça peut partir à tout moment

tu es génial. »

– Dave Culiner

Quelle est la récompense spéciale pour tout faire passer avant nos propres rêves ? Quelles sont les mesures incitatives qui en valent la peine ? Puisque les responsabilités, la famille, la survie financière et le travail sont essentiels à notre bien-être, la question pourrait être reformulée : « Qu’est-ce qui me fait me sentir bien d’être en vie ? » ou « Quelle part de temps puis-je consacrer à ce qui compte le plus pour moi ? ».

Trouver de grandes quantités de temps n’est peut-être pas la solution. Trouver des moyens de modifier nos perceptions et de recadrer nos actions dans les moindres détails est le début d’un chemin vers le bien-être. Cela demande du temps et de la pratique, mais cela ne signifie pas que ça doit être ardu ou sans joie !

Prendre conscience des moments où nous ressentons un profond sentiment de joie, d’aisance ou d’absence de frontières nous apporte des indices essentiels. Ensuite, l’intégration de petites habitudes gérables dans notre quotidien permet de jeter les fondements de notre habitat de rêve, au sens propre comme au sens figuré ! Il est essentiel de prendre le temps de ralentir suffisamment pour « s’arrêter pour sentir les roses ».

Le moment le plus précieux pour s’arrêter et sentir les bourgeons en fleurs est sans doute le printemps, lorsque Mère Nature secoue la morosité de l’hiver et nous appelle à courir pieds nus dans l’herbe retrouvée. L’odeur des magnolias printaniers est une curiosité, à la fois exaltante et ancrante. Et ils sont presque prêts à sortir de leurs douces enveloppes de fourrure pour nous offrir de merveilleux moments !

Première publication dans le magazine Tone, avril 2011

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